Audiodescription réalisée par l’association Accès-Cité
Depuis le 9 juillet 1944, la rive gauche de l’Orne à Caen est libérée. Il a fallu un peu plus d’un mois de bombardements et de combats acharnés pour obtenir ce résultat. La ville est détruite à près de 60% et les Allemands s’accrochent à la rive droite. Caen aurait dû être prise beaucoup plus tôt mais les plans initiaux ont été contrariés par l’arrivée des blindés et de troupes nouvelles. Néanmoins, la bataille de Caen aura eu pour effet de fixer un grand nombre de blindés et de faciliter la progression des troupes alliées à partir de Cherbourg.
Le 18 juillet, l’opération Goodwood est lancée vers le sud, en direction de Cagny, d’Ifs, de Cormelles-le-Royal et de Fleury-sur-Orne. Les troupes qui y participent à Fleury sont avant tout canadiennes avec le régiment de Maisonneuve
Goodwood : ouverture d’un site en mémoire de cette opération en 2024.
Le 19 juillet, les soldats du régiment de Maisonneuve entrent dans Fleury-sur-Orne et libèrent la localité. Les Allemands ont aménagé de nombreux retranchements, ont enterré leurs chars et ont creusé ou fait creuser des centaines de trous d’homme. Les combats sont très durs et l’ennemi se replie en direction d’Etavaux, de Saint-André-sur-Orne et vers le sud puis recrée une nouvelle ligne de défense en utilisant le relief.
En remontant la route d’Harcourt le 19 juillet, les Canadiens découvrent, stupéfaits, les civils encore réfugiés dans les carrières souterraines de Fleury. Les premiers libérés sont ceux présents dans la carrière de la brasserie Saingt. Les Allemands qui cohabitaient avec eux sont partis dans la nuit. Puis, les Alliés découvrent les réfugiés des Coteaux et ceux des deux autres grands sites, les carrières Pochiet et les carrières Fouquet.
Comme partout en Normandie, les libérateurs sont accueillis avec joie et reconnaissance. Les témoins ont été surpris par ces soldats parlant français avec un accent si particulier. La plupart des militaires ne font que passer et se dirigent vers le sud. Quelques-uns stationnent pour conforter les positions.
Fleury-sur-Orne a été rapidement libérée mais la commune a été fortement touchée par les combats. Les installations industrielles ont été en grande partie détruites et de nombreuses habitations fortement endommagées ou détruites également. Les combats s’éloignent vers le sud, mais très lentement et des obus tombent encore sur Caen et Fleury jusqu’au milieu du mois d’août, un peu plus de deux mois après le 6 juin 1944.
Au cours des décennies qui suivent, le rôle libérateur des Canadiens est régulièrement commémoré. Deux stèles rappellent les faits et des délégations canadiennes se sont rendues plusieurs fois à Fleury-sur-Orne. 17 soldats canadiens du régiment de Maisonneuve ont été tués lors des combats à Fleury-sur-Orne. 13 ont été inhumés dans le cimetière canadien de Cintheaux, 2 à Bayeux et 2 à Bény-sur-Mer.
Un mémorial canadien retrace les combats de libération du sud de Caen à la Poudrière, à Saint-Martin-de-Fontenay. C’est le mémorial de Cindais de la côte 67.