6 – L’Eglise Saint-Martin

Audiodescription réalisée par l’association Accès-Cité

Plusieurs indices attestent de la grande ancienneté de Saint-Martin. Tout d’abord sa dédicace (son nom) renvoie, pour beaucoup d’archéologues, à l’époque mérovingienne (VIe-VIIe siècles). Ensuite, l’église est située au milieu d’un cimetière mérovingien signalé par Arcisse de Caumont en 1846. Des sarcophages sont régulièrement mis au jour lors de travaux. Ainsi, en avril 1954, en creusant un puits pour la mise à la terre du paratonnerre de l’église, les ouvriers découvrent des cercueils en pierre[1]. En 1961, une équipe dirigée par Michel de Bouärd fouille et étudie une partie du cimetière[2] récemment découvert. Le seul édifice documenté est une construction romane, détruite en 1845 et remplacée par une église néo romane. Les travaux de reconstruction de la nef et du chœur sont réalisés entre 1845 et 1847 ; le clocher est achevé en 1888.

Avant sa destruction, Arcisse de Caumont décrit l’église de façon succincte : « La nef de l’église d’Allemagne offre des murs en arêtes de poisson, mais elle est percée de fenêtres peu anciennes, les unes en ogive du XVIe siècle ou du XVIIe siècle ; les autres carrées d’une époque plus moderne encore. La tour placée au centre est remarquable à l’extérieur par l’intersection des cintres ornés de zigzags qui décorent les fenêtres, je la crois du XIIe ou de la fin du XIe»[3]. L’archéologue remarque ici l’étroitesse de l’arc du transept. Cette particularité gêne la visibilité des offices dans une période de forte augmentation de la population et donc du nombre de fidèles. De plus, l’édifice est en mauvais état : tout concourt à sa reconstruction.

L’église actuelle ne présente pas d’intérêt architectural particulier en dehors de l’arc intérieur qui reprend celui qui précédait avec une forte restauration. En 1846, les entrepreneurs présentent un devis où il est prévu d’utiliser de la pierre de Creully pour les murs et également en pavage. Ce choix est contesté et il est fait appel à la pierre d’Allemagne. Le devis estimatif prévoit une capacité de 600 personnes[4]. Des litiges entre la mairie et les entrepreneurs retardent la réception des travaux qui n’aura lieu qu’en mai 1848.

[1] -Communication de Lucien Musset, Bull. Soc. Antiq. Norm, t.LII, 1952-54, p. 336-337. En août 1957, Bernard Edeine fouille trois sarcophages découverts Place Nationale : Gallia, t.XVII, 1959, p. 327-328.

[2] -Michel de Bouärd et al., Un nouveau cimetière du haut moyen âge à Fleury-sur-Orne (Calvados), Ann. Norm., n°2, juin 1964, p.110-175.

[3] – A. de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, vol. 1, 1846, p.53. L’auteur signale la gravure de Turner et Cotman de la tour dans Architectural Antiquies of Normandy.

[4] -AD14, 01135

Guillaume des Hayes               en 1487

Jean Godard                             en 1549

Jean Barré                                 en 1573

Rouland de Parfourou              en 1583

Jean de la Bigne                       en 1599

Pierre Foucault                         1617

Julien Eude                               1626

Gilles Bonvoisin                       1630

De la Brière                              1642

Thomas Follebarbe                   1643-1666

Guillaume Aubry                     1666-1669 

Charles Queruel                       1674-1706

Charles Dumont                       1706-1726

M.J. Thomas de Baillehache 1726-1732

Philippe Le Large                     1732-1744

Lefremanger de la Varinière    1744-1762

Jean Le Portier                         1762-1819

Pierre Outin                              1791-1802

Jérôme Lecointe                       1819-1842

Thomas Roger dit Barbe          1842-1875

Louis Drouet                            1875-1883

Jules Basley                              1884-1908

Louis Desmares                        1908-1929

Joseph Richomme                    1931-1935

René Joseph                             1935-1942

Charles Saussaye                      1942-1971

Roland Fleury                          1971-2001

 Georges Vimard                      2001-2005

Mareck Rojeck                         à partir de 2005[1]

[1] -Actuellement, Fleury-sur-Orne fait partie de la paroisse de Saint-Jean Bosco des Cités.

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